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COMPÉTITIONS AFRICAINES : LE CAMEROUN CUMULE LES ABSENCES

06 août 20254 mins de lecture
Football News

En une seule année, le Cameroun a manqué deux compétitions africaines majeures, une situations assez révélatrice qui influence négativement l'image du football camerounais.

En l’espace de quelques mois, le Cameroun a raté deux rendez-vous majeurs du football continental : la CAN féminine 2024 et le CHAN 2025 qui se dispute actuellement. Un bilan inédit et inquiétant, pour un pays jadis incontournable sur la scène africaine.

Pour la première fois depuis la création de la CAN féminine en 1991, les Lionnes Indomptables n'ont pas figurer dans la liste des participants de cette compétition. Eliminées dès le tour préliminaire par le Kenya, elles ont laissé les filets fermés face à une sélection classée 147ᵉ mondiale.

Une défaite historique qui avait fait réagir de grandes figures parmis lesquelles Yvonne  Leuko, ancienne  internationale qui avait déclaré : « Il faut s’arrêter un moment et faire des vrais diagnostics. C’est une élimination de trop. Nous méritons mieux »

Ce revers illustre une incapacité à concrétiser malgré un effectif jugé prometteur, et pointe du doigt des choix tactiques douteux et un manque de soutien structurel vis à vis du football féminin camerounais.

Après la CAN féminine 2024, voici que le Cameroun pour la troisième fois cette fois ci ne participe pas au Championnat d’Afrique des Nations (CHAN)2025, réservé aux joueurs évoluant dans les championnats nationaux. Les Lions A’, éliminés par la République centrafricaine après un match retour à suspense (score final 2‑1), auront été sortis sur un but décisif à la 87ᵉ minute.

Simplice Soh, sélectionneur des Lions A’, avait d'ailleurs rendu hommage à la crédibilité des adversaires tout en assumant sa part de responsabilité. Un hommage ainsi considéré comme un aveu d'impuissance.  « Le Cameroun ne méritait pas d’être éliminé. Je suis déçu de moi-même ».

Mais qu'est-ce qui explique ces absences notoires ??

Les absences du Cameroun à la CAN féminine 2024 et au CHAN 2025 trouvent leur origine dans un ensemble de dysfonctionnements profonds, tant sur le plan organisationnel que sportif. En premier lieu, la mauvaise gestion administrative et les conflits persistants entre la FECAFOOT et le ministère des Sports ont généré une confusion constante, empêchant une préparation sereine et structurée des différentes sélections.

À cela s’ajoute la faiblesse criante des championnats locaux, marqués par des interruptions fréquentes, un manque de compétitivité, de moyens et d’infrastructures, impactant directement la forme et la motivation des joueurs et joueuses sélectionnés. Le déficit de vision technique, illustré par des choix d'entraîneurs tardifs ou peu stratégiques, combiné à une absence de politique claire de détection des talents, limite fortement les performances collectives.

Par ailleurs, l’insuffisance des financements alloués au football local, notamment féminin, démontre un déséquilibre dans les priorités, alors que d'autres nations africaines investissent massivement dans la structuration de leurs compétitions domestiques.

Enfin, cette spirale négative alimente une crise de confiance chez les joueurs et joueuses, souvent confrontés à des conditions précaires, des primes impayées et un encadrement défaillant. Ces facteurs, pris ensemble, expliquent pourquoi une nation historiquement puissante comme le Cameroun semble aujourd’hui en retrait sur la scène continentale.

Tout n'est pas perdu !

Pour sortir de cette spirale d’échecs, le Cameroun doit impérativement engager une réforme profonde et coordonnée de son système footballistique.

Cela passera d’abord par une clarification des rôles entre la FECAFOOT et les institutions étatiques afin de garantir une gouvernance stable, transparente et orientée vers la performance.

Le pays doit aussi investir sérieusement dans la relance de ses championnats locaux, tant masculins que féminins, en professionnalisant les structures, en garantissant la régularité des compétitions et en mettant en place un véritable plan de développement des jeunes talents. La formation des entraîneurs, la modernisation des infrastructures et la mise en place d’une politique technique claire et cohérente sont également essentielles.

À cela s’ajoute la nécessité de restaurer la confiance des joueurs en améliorant leurs conditions de préparation, en assurant le paiement régulier des primes et en valorisant l’appartenance au maillot national. Ce n’est qu’à travers une volonté politique forte, un investissement durable et une gestion responsable que le Cameroun pourra espérer reconquérir sa place au sommet du football africain.

Amstrong Nickey MBAH